Paul Robert Hirsch, dit Robert Hirsch, est un acteur français, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, né le 26 juillet 1925 à L'Isle-Adam et mort le 16 novembre 2017 à Paris 13e.
Pendant plusieurs décennies, il est sans discontinuité l'un des acteurs du théâtre français les plus reconnus.
Né dans une famille juive, le jeune Robert se passionne d'abord pour le cinéma pendant les années 1930, grâce à son père qui possède une salle de cinéma, l'Apollo. Il a alors pour idole Bette Davis au point de déclarer plus tard qu'il a appris le métier de comédien en la regardant. Pendant la guerre, réfugié avec sa famille à Montmorillon (Vienne), il fait la connaissance de deux danseuses qui faisaient de la barre classique et lui ont fait connaître la danse. Puis il prend des cours de danse à Paris et est reçu au corps de ballet de l'Opéra tout en suivant aussi des cours de théâtre. Mais, alors qu'il devait intégrer l'opéra de Paris en tant que quadrille, il y renonce car le chorégraphe Serge Lifar, qu'il admirait, n'y donne alors plus de cours. Sur le conseil de ses amis, il opte alors pour le théâtre, et entre au Conservatoire national d'art dramatique. Il en sort en 1948 avec deux premiers prix de comédie obtenus à l'unanimité qui lui ouvrent les portes de la Comédie-Française dont il devient sociétaire en 1952.
Son rôle d'Arlequin dans La Double Inconstance de Marivaux (aux côtés de Micheline Boudet dans une mise en scène de Jacques Charon) le révèle au grand public. Elsa Triolet lui rend un bel hommage: «Robert Hirsch [...] est étonnant de gaîté, d’humanité, de gentillesse. Les répliques de Marivaux semblent naître directement dans sa bouche, être de lui». Dans Le Sexe faible d’Édouard Bourdet, Hirsch fait du gigolo Carlos une étonnante création. Jean-Jacques Gautier s’enthousiasme à propos de son jeu: «Robert Hirsch, le cheveu sombre et luisant, le regard charbonneux, la denture éblouissante, l’accent savoureux, multiplia les mimiques d’une incroyable drôlerie. Impossible de résister à ses fureurs bouffonnes, non plus qu’à sa gesticulation frénétique. Il se dégage du personnage de Carlos interprété par M. Hirsch une stupéfiante, une énorme drôlerie». Il garde de sa formation initiale de danseur une grande agilité physique qui contribue à sa virtuosité sur scène.
Très à l'aise dans les rôles comiques — il se qualifie lui-même de «roi des cabotins» —, spécialiste de la mimique et du déguisement, Robert Hirsch remporte de grands succès en jouant des personnages comme Scapin dans les Fourberies de Scapin, Sosie dans Amphitryon de Molière ou encore compose en 1961 l'inénarrable Bouzin dans Un fil à la patte de Feydeau mis en scène par Jacques Charon. Mais il s'illustre également dans la tragédie, qu'il aborde en interprétant le rôle de Néron du Britannicus de Racine, mis en scène par Michel Vitold. Pendant les administrations de Maurice Escande puis de Pierre Dux, Hirsch interprète également La Soif et la Faim d'Eugène Ionesco, Arturo Ui au TNP, où il reprend le rôle créé par Vilar, George Dandin, Becket (Anouilh), Richard III, ...
Craignant de s'ennuyer à la Comédie-Française, il quitte début 1974 l'institution dont il est aussitôt nommé sociétaire honoraire, non sans y avoir incarné un dernier Tartuffe mémorable. ...
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